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Le survêtement noir par Jean-Baptiste Peruffo

 

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Marie de Pepeta par Jean-Baptiste Peruffo 

Marie de Pépéta

 

1.            Dimanche 24 Juin 1962

         C'est à cette date que j'ai quitté  mon village, Mers-el-kébir. Au fil du temps, par un phénomène bien connu que les psychiatres nomment le « Renforcement' pas une nuit sans que n'apparaissent dans mes songes les rues de mon village. J'y déambule.

         En descendant de chez moi, je suis passé devant l'épicerie de Pépéta.  Sa fille Marie  est occupée derrière le comptoir à servir les clients,  je me manifeste en criant : «Bonjour Marie » 

         C'est alors qu'elle me crie : « Attends Jeano ! »

         Et c'est bien volontiers que j'attends la friandise qu'elle s'empresse de m'offrir après avoir caressé ma joue avec tendresse. Revenu à la maison je dis à maman : « Maman, ce matin, Marie m'a offert un Choupachou »... Et maman de me reprendre : « Qui, çà ?...  Marie de Pépéta ? »

         -Oui maman,  Marie de Pépéta

         Passe encore qu'il ne puisse  y avoir d'autre Marie à l'épicerie de Pépéta, mais en insistant sur le « de » je lui reconnais le titre de noblesse que maman lui a accordé.

 

         Toujours dans cette même rue où je déambule au cours de mon sommeil apparaît Moussa, monté sur sa carriole remplie de cageots de légumes qu'il s'apprête à livrer à Pépéta.

         A l'école nous sommes dans la même classe, celle de M. Murcia. Alors que moi je prépare mon entrée en sixième, lui va passer son certificat d'études primaires. Moi, je suis un gringalet de onze ans, lui une grande perche de seize ans. Il est content de me voir. Avec ses grands bras musclés, il me soulève et m'assène deux bises, une sur chacune joue. Puis, après m'avoir reposé au sol il se met à déclamer la récitation qui lui avait valu des coups de règle de M. Murcia lorsqu'il n'avait pu la réciter parce qu'il ne l'avait pas apprise : « Trois noisettes dans le bois, au bout d'une brindille dansaient la carmagnole.... » avant d'ajouter en riant : « Tu vois Jeano, maintenant je la connais  cette récitation et grâce à M. Murcia et son coup de règle, j'ai eu mon certificat d'études. »

Je dors... Dans mon rêve, je ris en entendant Moussa déclamer cette récitation.

 

Épicerie PEPETA

 

         Bien rares étaient les Kébiriens qui ne connaissaient pas Pépéta.

         Sa modestie dut-elle en souffrir, sur son CV d'épicière, elle aurait pu ajouter « Rebouteuse » mais aussi et surtout « Directrice d'Agence de Renseignement »

         Rebouteuse parce que non seulement elle guérissait les insolations à l'aide d'un foulard noir et des prières à l'adresse de je ne sais quel saint, mais aussi et surtout parce qu'elle soignait les entorses sans jamais avoir consulté la moindre radio.

         Une pression aller-retour de ses doigts imbibés d'huile de cuisine sur ma cheville enflée, après plusieurs séances de ce supplice, avait eu raison de mon entorse, l'année de mes dix ans.

 

         Sur le coup des neuf heures, beaucoup de ménagères se retrouvaient chaque jour chez Pépéta.

         Certes, la démarche première était de faire les courses, mais aussi et surtout ne rien perdre des dernières nouvelles. A l'heure où la télévision n'existait pas encore, toutes réunies, par leurs échanges d'informations, elles formaient le plus beau plateau de commères à faire pâlir de jalousie les plus performantes chaînes d'Info en continu d'aujourd'hui.

         La « Major » Pépéta, toute à son affaire en débitant des rondelles de saucisson ne perdait rien de ce qui se disait.

         Le glas n'avait pas encore sonné au clocher de l'église que chez Pépéta on savait déjà qui dans la nuit avait perdu la vie.

         Le défunt était-il un musulman que l'agent spécial « Antoinette la cabeza » la mère de Paulo et de Jojo Roméo tenait un renseignement de première main.

         Faut dire que de son balcon elle voyait passer le corps du défunt avec  pour linceul un simple drap, l'occasion pour elle de demander par cette simple harangue  à l'adresse du cortège : « Ahmed, schkoun a mort ? »  Et il y avait toujours un Ahmed pour lui répondre.

          Renseignement reçu et trans mis le lendemain au QG de l'épicerie.

         La Sage femme, madame Voisin, aurait-elle pratiqué un accouchement dans la nuit, qu'à dix heures tapantes, chez Pépéta on savait déjà le sexe, le nom du bébé et aussi celui des heureux parents.

 

         Et puis... Et puis... L'hebdomadaire favori de toutes ces fidèles de cette agence de renseignement était : « Nous Deux »

         Et sur ce modèle de couples qui se font, se défont, se refont  à longueur de pages chaque semaine dans ce magazine, chez Pépéta, dès le lundi matin, on savait quel homme, au cours du « Paseo » du traditionnel boulevard du Week-end avait échangé des regards soutenus en direction de la belle jeune fille qui,  très sensible à cette marque d'attention, en retour, avait affiché un sourire complice dans sa direction.

         Et c'est ainsi que, lorsque les couples « béguinaient », cela déclenchait de vives discussions à l'agence de renseignement « Pépéta » pour savoir en premier lieu ce qu'en pensaient les parents sur cette idylle naissante et puis  si tout cela se terminerait par un mariage. Les paris étaient ouverts.

 

         Discussions qui prenaient fin lorsque Fina de Dieguet, la mère de Maxou, notre regretté disparu,  de Guy  et Didier Puglièse ses frères, y allait de son célèbre : « Mon Dieu déjà onze heures et j'ai encore rien mis sur le feu ! »

 

         Et comme elle n'était pas la seule à n'avoir encore rien mis sur le feu, nos  ménagères, en bon ordre, se quittaient en se disant : « A demain »

 

 

 

Lundi 25 Avril 2005

         Dans ce qui pourrait s'intituler un retour aux sources, je suis retourné dans mon village. Bien réveillé, je suis devant l'épicerie de Pépéta où plutôt de ce qu'il en reste. Une toiture éventrée entre quatre murs qui n'ont de mur que le nom tant ceux qui la  soutenaient  jonchent le sol en un amas de parpaings.

         Où est la duchesse Marie de Pépéta ? Par la pensée je suis en quête de son sourire, de ses caresses, et surtout de son « Choupachou »

         Sa présence est si forte que j'ai du mal à me détourner de ce que je ressens. Mais l'heure tourne et il me faut faire le deuil de ce passé enfoui.

                                                                                                                     

         Je n'ai pas le dos sitôt tourné que dans ma tête je crois entendre le martèlement des sabots du bourricot de Moussa. Il vient livrer ses légumes à Pépéta. Je vais l'attendre. Le saluer. Mais surtout l'inviter à me réciter une nouvelle fois l'histoire des trois noisettes dans le bois....

         Une main se pose sur mon épaule. C'est celle de Zinabidi le coiffeur, qui réalisant que c'était bien moi « Jeano » le fils du facteur, me  prend dans ses bras et m'embrasse en me manifestant sa joie de me revoir.

         Devançant ma question, il m'annonce que Moussa est mort.

 

 

 

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Le survêtement noir par Jean-Baptiste Peruffo 

 

Le Survêtement noir

         C’est dans le car de la SOTAC, celui qui d’Oran, allait me ramener chez moi à Mers-eL-Kebir, après le lycée, que ma copine Maguy  m’avait offert cet agenda de poche. L’instant de surprise passé, il me fallut bien reconnaître que cet agenda de l’année 1962, avec sa couverture façon cuir et son petit crayon retenu par un fermoir doré était un bien joli cadeau. Tout en  le feuilletant je me demandais comment la remercier autrement que par un simple baiser... C’est alors que me vint l’idée de l’étrenner en écrivant son nom.

Voilà pourquoi, à la date du jour : Jeudi 4 janvier 1962, j’ai écrit : « Maguy »

Jeudi 22 Mars : En gros caractères, j’ai écrit : « SURVETEMENT »

A Oran, le magasin de sports de référence, celui qui équipait les clubs de football avait pour enseigne : « Constantini sports »

En sortant du lycée Lamoricière, avant de prendre mon car pour renter chez moi, tous les jeudis, je ne pouvais m’empêcher de faire un détour par la vitrine  de ce magasin. Qu’il était beau ce survêtement noir de la marque coq sportif  avec son coq flocké sur sa veste ! Quel plaisir je prenais à le regarder ! Hélas pour moi, de jeudi en jeudi, malgré mon regard insistant,  le prix affiché ne variait pas. Et lorsque mon ami Paulo qui m’accompagnait, y allait de sa remarque  ironique : « Mais arrête de le regarder comme çà…. On dirait que tu veux le manger ! » Je lui rétorquais sur le même mode : « Avec mes économies, ce n’est pas demain que je passerai à table ! »

Ni demain, ni après-demain d’ailleurs. Mais cela ne m’empêchait pas toutefois, de gratifier ma mère du même couplet, chaque jeudi répété, avec autant de conviction que celle d’un mendiant : « Maman, en vitrine j’ai vu un survêtement plus beau ! »

Lorsqu’elle daignait me répondre, elle m’accordait un hochement de tête assorti d’un solennel « On verra, on verra ! » qui m’invitait à ne pas trop insister.

Lundi 16 Avril, j’ai écrit : Survêtement

A la date de ce jour j’aurais tout aussi bien pu écrire « Miracle » ou « Alléluia » tant était grande la joie que je ressentais. En effet, à mon retour du lycée, ma mère venait de m’annoncer qu’après concertation avec mon père, ils avaient décidé de m’offrir ce survêtement pour Pâques.

Dimanche 22 Avril. Dimanche de Pâques. J’ai écrit : Résurrection.

La résurrection  n’est-elle pas le retour à la vie ? Et n’était-ce pas une nouvelle vie que je m’apprêtais à vivre  avec mon survêtement ?

Le survêtement de chez « Constantini Sports » était chez moi…. Et sur moi, lorsque après la messe je l’enfilais avant de me rendre au stade encourager les cadets de La Marsa, l’équipe de football de notre village.

Le soir, il était suspendu au portemanteau, derrière  la porte de ma chambre pour qu’une fois refermée,  depuis mon lit, il soit à nouveau devant mes yeux, histoire de m’accompagner jusqu’à mes rêves.

Mes rêves ? A 19 ans ? La sainte Trinité : Le ballon, les copains, les copines.

A Mers-el-kébir, mon village, c’était le soleil 364 jours et demi sur 365, la mer, la plage, et aussi la révision du bac, la demi-journée où il se cachait derrière les nuages.

Le ballon c’était bien sûr deux équipes et leurs remplaçants qui allions jouer sur le stade des pères Salésiens, à Bouiseville, localité située à quelques kilomètres du village.

On jouait tous les dimanches à 10 heures… Et on se quittait en se donnant rendez-vous pour le match retour, le dimanche suivant.

Le ballon, les copains…. Et les copines ! …. Qui guettaient notre retour du stade. Notre cœur tout juste remis de la partie de football s’emballait à nouveau devant tant de sourires, de grâce, de jupes en vichy et de coiffures à la Brigitte Bardot.

Avoir 19 ans, en 1962, et vivre en ce si beau pays qu’était l’Algérie, comme le chantait Serge Lama, comment ne pas avoir le confiant espoir, l’allégresse naïve de croire que nous ne le quitterions jamais.

Au cinéma, avant le film, aux actualités nationales, il nous était montré  dans les douars, ces habitations mauresques, des gens heureux qui sympathisaient avec les militaires, au temps de la pacification….Des scènes idylliques qui respiraient la paix car selon les autorités, il n’y avait pas de guerre en Algérie.

Et pourtant… A écouter Radio Alger, ou lire l’écho d’Oran, je savais qu’il y avait des embuscades dans les Aurès, des attentats à Alger…

J’habitais Mers-el-kébir, un village épargné par les drames qui secouaient ma terre natale. La base navale et ses militaires pouvaient être une des raisons, mais pas seulement…

Le village c’était avant tout une grande famille. Disons qu’elle était devenue une grande famille après que les espagnols, installés bien avant eux, aient fini par accepter, le temps aidant, la présence de pêcheurs napolitains venus de l’île de Procida, située en face de Naples.

Que le brave curé Koeger, curé de la paroisse, avait le triomphe modeste lorsqu’il célébrait le mariage d’un napolitain avec une espagnole. Ce n’était pas Roméo et Juliette, mais Roméo et Sanchez !

Il savourait ces instants, lui qui n’avait pas ménagé sa peine pour insuffler jour après jour, de grosses doses de raison à certains de ses ouailles aux tempéraments sanguins, toujours prêts à en découdre pour un oui ou pour un non.

Le temps n’était pas si lointain où espagnols et napolitains assistaient à la messe du dimanche, mais pas à la même heure, et surtout pas dans la même église. Celle du village pour les uns, celle du quartier de sainte Clotilde pour les autres.  Ce qui imposait à notre brave curé qui assurait les deux offices une véritable course contre la montre pour être toujours à l’heure dans chacune de ces deux églises.

On se connaissait tous… Et on partageait tellement de choses ! Fallait avoir les narines bouchées pour ne pas sentir la bonne odeur de mouton grillé que nous faisaient partager nos voisins  musulmans après leur jeune du Ramadan.

Qui ignorait que le meilleur thé à la menthe se dégustait chez Moussa, celui qui tenait une sorte de Guinguette en bois, derrière la mosquée ?

C’est là que Joseph, mon père, « Zousef le facteur » comme l’appelait l’imam, avait établi ce que ma mère nommait son quartier général.  C’est là qu’entre deux gorgées de thé, en début d’après-midi, après avoir distribué les lettres à leurs destinataires, il prenait plaisir à échanger avec les anciens. Et comme figé par l’ardent soleil de Juillet, à l’ombre du figuier, le temps s’écoulait avec pudeur pour ne pas les déranger.

Au mois de Septembre, c’était la préparation de la fête de la St Michel qui alimentait la conversation. . Derrière la statue de St Michel, en procession, les fidèles allaient arpenter les rues du village qui pour l’occasion étaient toutes recouvertes de petits drapeaux.

La fête de St Michel, la fête du village. La fête de mon village.

Il y avait la guerre… Mais pour ma grand-mère c’est avec certitude qu’elle déclarait : « Moi je te le dis qu’on va rester ici chez nous, en Algérie…Et d’ailleurs où veux-tu qu’on aille, mi hijo (mon fils) ? On connaît personne en France !» Elle avait fui la guerre d’Espagne…Alors pas question pour elle d’envisager un nouvel exode.

« On va faire ta valise. Tu embarques demain à Oran ». Le temps péremptoire qu’avait utilisé ma mère pour m’annoncer cette nouvelle me laissa désemparé et sans voix.

        Voilà pourquoi, à la date du samedi 23 Juin, j’ai écrit : Valise

         J'aurais pu tout aussi bien écrire matelas. Comme convenu avec mon père et monsieur Roméo, restés sur le quai, une fois sur le pont du navire, je leur avais lancé la corde avec laquelle ils avaient attaché le matelas.  

         Trois bonnes âmes, ou plutôt trois paires de bras vigoureux m'avaient aidé à le hisser par-dessus la rambarde. Et c'est ainsi que je me trouvais  sur le pont avec deux valises et un matelas, me gardant bien de m'interroger comment se déroulerait le débarquement à l'arrivée.

         Et puis vint le moment où le paquebot Ville d’Oran s’éloigna du quai. Des installations  portuaires  brûlaient dégageant une épaisse fumée. Des cris, des pleurs, venus de la foule de ceux qui n’avaient pu embarquer s’entendaient au loin.          Et devant mes yeux, une succession de scènes de désolation lorsque des grues avaient décroché du navire les passerelles sur lesquelles se trouvaient encore des passagers. Des passagers qui les bras tendus comme pour retenir le paquebot, criaient leur désespoir.

         Les ponts inférieurs débordaient de corps à la dérive en quête d'espace pour installer leur chaise longue. N'osant m'aventurer dans ce qui avait des allures de grosse pagaille, je disposais la mienne, près de la cheminée du navire,  croyant naïvement profiter de sa chaleur, lorsque la nuit venue je devrai affronter la fraîcheur de la pleine mer.

         Peine perdue. J'avais froid. Mais bien calé derrière le matelas solidement replié et surtout  grâce à mon blouson, bercé par le bruit des moteurs du navire, je me laissais peu à peu gagner par le sommeil.

         Un sommeil peuplé de cauchemars, cauchemars qui me faisaient revivre avec acuité chaque instant de cette journée commencée aux aurores.

         Et puis, à l'horizon , le jour se leva enfin. Pour moi ce n'était  non  seulement la fin de la nuit, mais j'espérais aussi que les premiers  rayons de soleil de ce dimanche 24 Juin 1962, soient le prélude d'une nouvelle vie à laquelle, bon gré malgré, je devais m'y faire en espérant qu'elles marquent la fin de mes tourments.

         Et c'est alors que j'imaginais cette vie nouvelle, que de pensées en pensées je tentais de bâtir un avenir lorsque soudain, une pensée plus féroce que les autres, telle la foudre s'abattit sur moi.

         Mon survêtement noir est resté chez moi, accroché derrière la porte de ma chambre.

         Plus rien écrit sur l'agenda.

  

         Pourquoi après tant d'années passées mon survêtement me manque-t-il toujours autant ?

         A en croire Albert Camus : « On ne devrait jamais s'expatrier, cela équivaut à perdre ses plus secrètes raisons de vivre »

 

 

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Divers

 

J' avais trouvé ce texte , dans l' ECHO DE L ORANIE , qui correspondait vraiment à notre CHER VILLAGE MERS EL KEBIR NOTRE CENTRE DU MONDE vu par nous tous qui avons été disloqué, et éparpillé dans tous les coins de FRANCE et DU MONDE............C' est ce que l' on a vécu qui nous relie mais bien plus fort encore NOTRE VILLAGE , son BOULEVARD. Je ne le redirais jamais assez.


Voici le texte :

Mémoire d' un village , celui de MERS EL KEBIR où la plupart d' entre nous sommes nés, ainsi que nos parents et même nos grands parents. Un village que nous ne pouvons oublier et dont le souvenir reste toujours présent, bien enfoui ,au plus profond de notre esprit et de notre coeur.
Je voudrai le faire revivre , en montrant quelques images, quelques lieux si chers........
Son PORT , et quand je parle de port, je pense avant tout au PETIT PORT DE PÊCHE , à celui que nous avons connu dans notre enfance......Je revois entre toutes ces barques alignées le long du quai chargées de
leurs filets, s' éloignant vers le large, avec ses 12 hommes à bord, dans l' espoir d' une pèche miraculeuse, et revenant au petit matin, heureux malgré leur grande lassitude, quand la pèche a été bonne ........Cette vie de pèche rude, dure difficile , a marqué nos familles.
Au point fort du village: son église, NOTRE ÉGLISE avec son bel autel en marbre, sa fresque , ses vitraux ?
. Je me souviens des grandes célébrations: celles de NOËL PAQUES PENTECÔTE, mais aussi les PROCESSIONS, la plus solennelle celle de SAINT MICHEL.
Il y avait aussi NOTRE CIMETIÈRE, perché sur la colline et dans lequel reposent tous nos défunts. Ils sont restés LA - BAS et font mémoire du PASSE......Nos pensées vont vers eux le 2 novembre.
LA MAISON DES RELIGIEUSES ,fréquentée par tous les enfants du village. Je revois la grande cour de récréation, les kermesses qui s' y tenaient, les séances de cinéma muet.
L' ECOLE, l' ECOLE MATERNELLE surtout, située tout près de LA POSTE, la directrice en était Mademoiselle FERRARA. Les B et A = BA résonnent encore dans ma tête.
LE GRAND PORT. Durant la seconde guerre mondiale, MERS EL KEBIR a abrité une grande partie de l' ESCALE FRANÇAISE, de sa position stratégique....Je garde toujours en mémoire le spectacle de tous ces
navires de la MARINE NATIONALE alignés en ordre, face à LA GRANDE JETEE.

Je repense aussi à l' animation du village, avec tous ces officiers, ces sous officiers, marins envahissant rues, bars, cafés, pour se détendre, se rafraîchir , lier amitié et plus......
Il y aurait encore de nombreux points forts, tous plus ou moins personnels, LE COIN où chacun de nous a vécu, SA MAISON LES PLAGES celles de BOUISVILLE DE SAINTE CLOTILDE LE STADE DE LA MARSA avec son
équipe de foot, tous les jeunes du village, LES FETES LA FANFARE LE BAL sur LA PLACE LES ODEURS LES SENTEURS DE CE PAYS LE SOLEIL en plein midi cognant sur les allées du jardin............
Toute cette MÉMOIRE que nous portons au fond de nous même, tout ce PASSE VECU , pas encore évacué , je peux les vivre , les partager en voyant ces photos.


Je ne me souviens pas de l' auteur, c' est un KEBIRIEN qui a su mettre sur papier tout ce qu' il ressentait Si quelqu' un connait l' auteur, je pense à un prêtre,mais lequel ? est
ce que je me trompe?
VIOLETTE DE KEBIR
 

 

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Eau

- En écoutant à nouveau la chanson d'ALAIN  "OMAR le porteur d’eau" il m’est revenu à l’esprit des images du passé. Je devais avoir cinq ou six ans et à l’époque l’eau distribuée au robinet à Mers El Kébir comme dans la région oranaise était de l’eau saumâtre qui ne pouvait servir qu’à la lessive et à la toilette à la rigueur à la cuisine. C’est la raison pour laquelle des « Moussa » sillonnaient les rues du village pour proposer une eau douce dont la saveur était exceptionnelle par comparaison avec l’eau distribuée (surtout d‘après les adultes pour l‘anisette). Cette eau douce provenait d’une source où avec mes cousins Dédé Mario et Jean Claude PIRO je suis allé quelques fois comme beaucoup d’autres remplir des bonbonnes . (Cette famille PIRO habitait à l’époque à droite de la route qui montait au stade mais au cours du débarquement des Américains leur maison a été bombardée et détruite avec celle du Pharmacien BARTHELEMI. C’est à cette époque et pour quelque temps qu’ils ont occupé la maison de Françou. Donc avec mes cousins nous remontions la rue du stade et l’on se dirigeait vers la ferme SOLER après quelques 15 minutes de marche il y avait en contrebas du chemin trois ou quatre arbres qui abritaient la précieuse source. Il y avait toujours une longue file d’attente constituée par les récipients qui étaient le garant de l’ordre de passage pour le remplissage de la précieuse eau . Je ne sais pas ce qu’est devenue cette source car lorsque bien plus tard l’eau douce est arrivée dans nos robinets plus grand monde a continué à aller recueillir son eau . C’est bien sûr tout à fait normal mais aujourd’hui en y repensant je trouve que cette corvée ne manquait pas de charme. (Jacky)

 

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Étrange

André Pietravalle m'a raconté par téléphone trois histoires de chose étranges (et parfois marrantes) qui se passaient à Kébir.
- La plus ancienne remonterai à la fin du 19è. Sur la route entre le village de Saint-André et le vieux village, après les dernières maisons, une légende disait que le soir, un bonhomme demandait aux passants de le prendre sur leur dos. Au fur et à mesure qu'on avançait, l'étrange personnage devenait de plus en plus lourd, jusqu'à ce qu'il devienne impossible de le porter. Aussi peu osaient s'aventurer dans le coin le soir. (André Pietravalle)
- Il se disait aussi que rue Jean Mermoz, derrière la gendarmerie, une maison était hantée. On y entendait des bruits bizarres, des bruits de chaînes. Dans l'immeuble, il y avait la boucherie de Kouider et celui-ci un jour trouva son magasin complètement en pagaille alors que parfaitement fermé et non fracturé. On attribuait ces manifestations à des revenants.
- Au quartier Saint-Michel, le soir, les gens laissaient les fenêtres ouvertes et juste les volets entrebâillés. Certains habitants des rez-de-chaussée voyaient apparaître de temps en temps un main gantée de rouge jusqu'au coude. La majorité étaient effrayé mais un jour un vieux monsieur voyant la main rouge se saisit de sa canne et la frappa violemment.

 

 

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Goûter

Puisque tu parles de goûter, ma mère nous laissait le choix entre sucré ou salé.
La version sucrée c'était du pain avec du lait Nestlé (en boite à l'époque acheté chez Marie Ivanes) et un peu de poudre de cacao.
Pour la version salée, il y avait toujours le pain mains un peu d'huile et du sel.
Sauf le jeudi, c'était souvent le jour de visite de mon grand père qui habitait Aïn-el-Turck. Il avait l'habitude d'apporter ses pantoufles pour être à l'aise à la maison.
Entre les deux pantoufles, bien empaqueté dans du journal, il y glissait une tablette de chocolat (ça devait être Meunier).

 

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Jour de l'an

Quant arrivait le JOUR DE L AN à MERS EL KEBIR, je me souviens qu' on allait chez les oncles et tantes souhaiter les bons voeux. Je me souviens d' une tante, qui est d' ailleurs toujours là, coucou ETIENNETTE (SCOTTO DI VETTIMO ) si tu nous lis, qui nous installait autour de la table de sa salle à manger, elle nous offrait des petits gâteaux secs , elle nous versait dans des tous petits verres une sorte de digestif pas du tout fort en alcool, et nous donnait quelques centimes chacun que personnellement j' allais aussitôt dépenser en bonbons chez l' épicière , ma tante PEPETA , ou un mille feuille, hum.......... rien que d' y penser je salive, aucun rapport avec ceux de maintenant, chez une autre tante LA DJEROMINA qui vendait toute sorte de gâteaux , des RUSSES ,des CYGNES en nougatine avec de la crème, des religieuses, des, des .......

Violette

 

il faut dire que très souvent, le temps était très clément avec des températures entre 18 et 25 °
d'autre part, toute la famille était au maximum à 10 - 15 mn de marche, cela facilitait les déplacements
et puis le sens de la famille était très fort, certainement de lointains mais vivaces souvenirs des époques où nos braves anciens sont arrivés d'Espagne et d'Italie avec leurs maigres balluchons. Dans ces moments, seul le soutien entre familles permettait de tenir dans un environnement difficile  (misère, épidémies).
Concernant le digestif, il me semble me souvenir de la liqueur de bananes dont les enfants finissaient les fonds de verres.
 
Il faut ajouter que la fête de Noël était encore là-bas avant tout l'anniversaire de la naissance de Jésus et nos coeurs étaient emplis de cette joie. Le commerce et son père Noël n'avaient pas encore jeté leur chape subversive sur la foi.
 
Quand on disait "bonne année, bonne santé" on le pensait alors que maintenant, quand on arrive au travail on le dit "mécaniquement" à des tas de gens dont on souhaite parfois (à dire à confesse) un sort moins heureux.
 
Françou

 

C'est vrai que tu étais bien jeune pour te souvenirs, d'autant que tes parents devaient certainement te mettre au lit très tôt . 
Quelques mètres plus bas, de l'autre côté de la corniche, sous le bar chez "Sebastien", chez les Burle, le jeune frère à ma mère venu en scooter et en triporteur avec des copains d'Oran, guitare en bandoulière, chantaient et dansaient toute la nuit.
À minuit c'était un concert de casseroles pour souhaiter la bonne année dans tout le quartier de la Joconde.
Au petit jour toute cette jeunesse partait chez le "tailleros" rue des Andalouses et revenait avec des rouleaux de "taillos", ma mère avait préparé la grande casserole de café pour petit-déjeuner dans la cour, le deux-pièces de mes parents s'avéraient trop étroit. 
C'était nos réveillon de 1er de l'an. 
 
Antoine Burle

 

Très jeune je n ai pas souvenir de fête. Mais c'était l occasion des étrennes. Nous avions à ce moment là des vêtements neufs achetés et surtout confectionnés par les parents et proches. Je me souvient aussi que l'on faisait le tour de la famille pour réclamer un peu de sous en chantant  "Bonne année bonne santé mettez la main dans le porte monnaie "

Norbert

 

Mes souvenirs du Jour de l’An, sont un peu identiques à ceux de Norbert. En effet, nous avions ce jour là des habits neufs, partiellement quelquefois, comme à Pâques, où la coutume voulait qu’on étrenne des habits neufs en souvenir du renouveau, la résurrection de Jésus..
On allait aussi rendre visite à la famille, celle de Mers el Kebir et de Saint-Eugène, pour leur souhaiter la bonne année
et bien sur on chantait cette comptine “Bonne Année, Bonne Santé, mettez la main dans le porte monnaie...”
au final dans les dernières années, seul mon grand-père Juan, nous donnait une belle pièce de 5,-Francs –(nouveaux francs) ce qui représentait à l’époque pour la petite fille que j’étais beaucoup de pouvoir d’achat...

Annie

 

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Noël

-  Le soir de Noël on tapait dans la sambomba (phonétique) une boîte de conserve (catcharo) avec une sorte de peau très tendue dessus et un morceau de bois ou fer que l'on agitait dedans pour faire du bruit. (Georgette)

 

-le Noël était plus traditionnel déjà par le repas du réveillon. Jusqu'à minuit l'on ne mangeait pas de viande ou assimilés .L'on disait c'est Vigile. A minuit nous assistions à une extraordinaire messe chantée par nos deux chorales. Les murs de l'église en tremblait presque. Le 24 les boulangers étaient requis pour faire cuire dans leurs fours, les traditionnelles pizzes (le mot pizza n'existait pas encore) et la tourte à la scarole .Chez les napolitains" le schalède" de morue ou de stockfish faisait aussi partie de la tradition. En sortant de la messe l'on mangeait quelques douceurs et le grand repas se faisait le lendemain. Alors là !! La table était bien garnie!!!!
Pour les cadeaux aussi loin que remontent mes souvenirs,le Père Noël a toujours existé .Mais il est vrai qu'il n'y avait pas le même genre de jouets ni d'articles de toutes sortes qu'actuellement.Pour mes aînés (nés au village) le genre de jouets avait déjà évolué. A Oran ,Rue d'Arzew le 24 c'était la ruée sur les trottoirs et dans les magasins
Dans les familles la crèche avait la préférence sur l'arbre de Noël. Papa ramenait du Santon une grosse branche de pin que maman garnissait de quelques petites boules et de guirlandes. Pour nos enfants c'était déjà plus élaboré.
La crèche de l'église était magnifique. Quelqu'un par hasard en aurait-il une photo ?

(Alice et Lucien)

 

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Paques


-  Le jour de Pâques,on jetait par les fenêtres des vieilles assiettes, tasses..; objets en porcelaine ou plâtre quelque chose sans valeur pour faire du bruit. Au même moment les sirènes des bateaux retentissaient. (Georgette)
 

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Pastèque

 

A propos de pastèques; vous souvenez vous des pastèque qu'on mangeait le soir, en faisant le boulevard en été. On se les achetait là où il ont construit la pêcherie, chez l'arabe, qu'il en avait une montagne et qui s'éclairait avec une lampe à acétylène.  Et pour ne pas sortir du sujet, à la baraque foraine de Monsieur Perez, quand il y avait la fête au village, pour attirer le monde, il organisait pour les enfants un concours à celui qui mangeait le plus vite une tranche de pastèque. On mangeait, on buvait et on se lavait la figure, tout çà pour gagner un bol ou une tasse. Et son copain qui chantait en play-back : O spaghetti, O brave spaghetti, les bombes, les canons, les fusils, pour l'monde entier c'est oun péril.......... Quand spaghetti partit en guerre, il avait la frousse au derrière.......... (c'était un chanson qui nous faisait bien rire). (Jeannot)
 

 

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Scopitone

- A Mers-el-Kébir, nous avions l'habitude de faire le boulevard en famille, sorte de chemin de croix mais avec de plus nombreuses stations : les bars.
Dans un de ces bars, situé sur le boulevard principal, portant le nom d'un homme dont on n'a pas gardé le meilleur souvenir, il y avait un scopitone.
Le scopitone était un appareil hybride entre un juxe-box et un téléviseur, une sorte d'ancêtre du clip vidéo.
En échange d'une pièce de quelques centimes ou francs de l'époque vous pouviez choisir de visionner et entendre votre chanson préférée du moment.
Mon père adorait deux chansons de Bourvil, salade de fruits et surtout une chanson à boire dont j'ignore le titre mais dont le refrain disait " Ah qu'est-ce que j'tiens !" (François)

M O I !!
Je me souviens que j'allais avec mon grand père et il me mettais à chaque fois la chanson de SALVADOR... zorro est arrivé
éh éh !! sans s'presser éh éh.......cet appereil se trouvais à droite en rentrant dans ce bar !!!!
Punaise... quel vieux et bon souvenir !!!! (Alain)
 

Le Scopitone était au Bar des Sports tenu par Jeannot (je crois que c'était Costagliola), sa femme Françoise et ses filles Isabelle et Anne-Marie. Bévia a eu le bar en gérance un moment. Dans ce Scopitone il y avait entre autres Zorro de H. Salvador, Salade de fruits de Bourvil, Souvenirs, souvenirs et J'aime les filles de Jojo Halliday, je ne sais plus les titres de Annie Cordy........ et il était bien à droite en rentrant puisque à gauche il y avait le flipper. Dans la salle attenante il y avait la télévision. Dans la salle de Robinat où se faisaient les repas de noce et autres fêtes, il y avait un billard académique français (trois boules) et  des compétitions s'y tenaient .  Le bar des sports était situé entre l'épicerie de Scotto "de Bellaja" (lui Joseph, elle Marie et le fils Sauveur) et l'épicerie de Cuadrado/Costagliola (y en avait des épiceries...). Ce bar était le rendez vous "des jeunes". (Jeannot)

Il y a bien eu un scopitone dans le bar de Robinat au fond à droite mais il a été le deuxième de Mers-el-Kébir. Le premier étant celui du Bar des Sports. Dans ce bar il y a eu 2 flippers, un juke-box (pendant une période en même temps que le scopitone) et la télévision. Il y avait un juke-box également au bar des Cols bleus (le dernier avant les lavoirs) et dans celui qui était tenu par Nonce, mitoyen au bar des amis (voir Georgette). Nonce a pris la suite du bar Robinat. (Jeannot)

 

 
 
 
Chez PERALTA,on  avec ne mangeait pas que des piroulis, il y avait aussi le créponné et des chips maison.............. Je m'en suis
donné des ventrées en faisant le boulevard ..........
Humm ! que c'était bon ! (Maryse)
Cela fait partie des contes et légendes de notre village !

 

 

Antoine Burle, quel fameux dessinateur. Je me souviens de l'air stupéfait de monsieur Roméo en voyant le travail fait par Antoine Burle. Il s'agissait de décorer une assiette sur le thème de la mer. La consigne était de dessiner  des poissons et des coquillages sue le bord de l'assiette et sur le fond. Mais ce travail n'était pas à la mesure du talent d'Antoine qui avait un sacré coup de crayon. Il avait  dessiné une assiette remplie de poissons; d'oursins. De ces poissons que l'on trouvait à Kébir. La rascasse était d'une fraîcheur,  si je puis dire qu' elle semblait à peine sortie de l'eau. La bonite, avait des reflets argentés comme si elle était encore mouillée.

Et les oursins ! les aiguilles étaient d’un réalisme saisissant. C'était aussi bien fait que les tableaux que l'on voyait exposés chez le coiffeur Abad..  A tel point que monsieur Roméo n'avait pas résisté à montrer le dessin à tous les instituteurs et au maire.  J'espère qu'Antoine n'aura pas perdu la main et peut être verrons-nous sur l'écran quelques unes de ses oeuvres. Oswaldo

 

Jeannot était plus jeune et il nous arrivait de jouer ensemble quand nous faisions des "jeux groupés" c'est à dire plusieurs quartiers réunis. Je rappelle qu'il y avait des groupes constitués dans chaque quartier a savoir : Le Plateau Saint Michel, le quartier de l'Église, de la Maison Assante, du Marché, de La Marine, Le Stade, Roseville, Sainte Clotilde, le Vieux Port et corrigez moi si j'en oublie. Quelques fois, même dans certains quartiers, il y avait des "sous groupes".

Quand c'était le moment de la Saint Jean et des fouguéras, il y avait une compétition entre les quartiers pour savoir qui faisait le plus grand feu.

Quand nous allions jouer au football au "stade de la Scheider", c'était souvent un quartier contre l'autre. Même à l'école, nous allions au stade de la Marsa pour faire des activités physique, nous faisions des matches entre élèves de quartiers différents (ou avec des alliances entre quartiers). Tout cela était très amical mais n'excluait pas la compétition.

Autre concours, celui de "sculptures de fango" (terre glaise pour les non-initiés). La matière première nous était fournie par la colline surtout après une bonne pluie. Nous faisions de figurines pour nous amuser ensuite : des cow-boys, des chevaux, des maisons, des revolvers, et d'autres objets plus utiles comme vases. Quelques fois des filles nous demandaient de leur faire des assiettes, des casseroles et des couverts pour qu'elles puissent jouer à la dînette. C'est vrai que c'était une autre époque. Quand on s'ennuyait, on trouvait toujours quelque chose a faire sans aller casser ou brûler des voitures comme maintenant. Il n'y a pas si longtemps, j'avais entendu à la radio des "jeunes" pris en flagrant délit de brûler des voitures : Pourquoi avez vous brûlé les voitures ? Réponse : On s'ennuyait, on ne savait pas quoi faire alors on a brûlé des voitures.

Enfin, il faut bien que jeunesse se passe.

Mais, revenons à NOTRE époque, celle que les moins de 20 ans ...(non, çà c'est la chanson). Nous avions au Nord, la mer pour se baigner, au sud le coyao et les montagnes pour se changer l'air des poumons et pour se faire des batailles rangées à coup de stacs (lance pierres toujours pour les non-initiés). Batailles qui s'arrêtaient dès le premier "blessé" et qui se terminaient par un festin de margaillons (çà, vous savez ce que c'est, depuis le temps que vous nous lisez, vous avez dû faire votre lexique). Jeannot

 

La crèche de "Libarette" ... était ... en bas à droite quand on était de dos à l'église (là, il y était en plein). En fait, c'était un local situé juste sous le presbytère où nous allions nous faire garder par "Mademoiselle Libarette"  (orthographe non garanti). Je crois même qu'il y avait deux locaux situés de part et d'autre de la porte d'entrée du presbytère, lequel se trouvait au premier étage. Un escalier assez raide y donnait accès. Nous nous retrouvions également de temps en temps chez "Mademoiselle Libarette" qui habitait au fond de la cour à gauche, dans la même maison où habitait Mimi Irlès, fille de Michel "Alatcha" et Lucie (Jojo, demande à Mimi l'orthographe exact, elle doit s'en souvenir). C'était dans la rue de l'Eglise, juste en face de chez Etienne Lizzana et Michel Scotto d'Ardino. Nous nous amusions dans la cour mais en silence parce que l'après midi, les voisins faisaient la sieste. Jeannot

 

Je me rappelle du marchand de glace ambulant, dont j'ai oublié le nom mais le souvenir d'un parfum de glace le rappellera peut être à l'un d'entre nous. Nous l'avons tous connu, qui montait jusqu'au douar avec sa "glacière" qu'il portait comme une hotte de vigneron  sur le dos. Il transportait avec sa glacière une petite boite de la taille d'un pot à lait, rempli d'eau, dans laquelle il trempait sa spatule  et son "moule " à glace après chaque usage.  Ce moule à glace muni d'un curseur qui servait à calibrer l'épaisseur de la glace. Une gaufrette au fond du moule, puis l'épaisseur de glace qu'il allait "gratter" dans la glacière avec sa spatule, et la dernière gaufre au dessus. Cela ressemblait à une "cassate". J'imagine  maintenant  ce que devait être l'eau au bout d'une heure passée au soleil. Personne ne se souciait de traquer la salmonelle, ou de contrôler la température de la glace, qui devait être à peine solide quand le vendeur arrivait à la hauteur du boulodrome..... (Oswaldo)

 

la Joconde, je me rappelle qu'avant qu'il y ai le remblai, la plage de sable arrivait pratiquement sous les maisons et nous donnais l'occasion de jouer au lézard allongé au soleil,mais nous avant on ne s'allongeait pas pour bronzer car on y était naturellement toute l'année. Je me souviens que l'été il y avait une dame de Kébir et son fils dont j'ai oublié le nom, qui vendait des frites qu'ils nous livraient
enveloppées dans un cornet de journal, avec ces odeurs la plage avait toujours un air de fête. (Raymond)

 

A propos de la salle paroissiale :le curé ROCHE nous passait des films de KID KARSON et on criait  pour qu il aille plus vite sur son cheval à la poursuite des voleurs ou autres. On gagnait sa place au cinéma en allant à la messe le jeudi matin. Les religieuses nous donnaient des sous en carton et on avait le droit d entrer. Avec cette argent cartonné on achetait des jouets ou autres ( je ne m en souviens plus) un jour défini lors d une exposition chez les religieuses. (Violette)

 

Le lundi de Pâques,en principe l'on mangeait la mouna à la fontéta et pour les plus courageux au coillao (ortographe?) Certaines familles partaient le matin et faisaient la paëlla sur place. L'après midi les jeunes et moins jeunes dansaient au son d'un accordéon,harmonica ou autre et plus tard le transistor a souvent remplacé ces instruments.Il est vrai Violette que les belles fleurs sauvages et odorantes ne manquaient pas.
A Santa Cruz ce sont les oranais qui allaient en pèlerinage, les Kébiriens c'était pour le lundi de Pentecôte car le jeudi de l'Ascension était le  jour de la Communion Solennelle ce que l'on appelle maintenant Profession de Foi et de ce fait pas de pèlerinage.
Le 15 août ou ASSOMPTION pendant quelques années il y a eu le soir une procession aux flambeaux mais autour de l'église.
 A Misserghin ,je n'ai pas le souvenir de pèlerinages organisés,chacun y allait lorsqu'il le voulait ou le pouvait en fonction des moyens de locomotion. Quelle que soit la sortie, la frita avec des côtelettes d'agneau ou du lapin en fonction des goûts faisait partie du cabasset sans oublier la sacro- sainte anisette. Sous l'autel ou était la Vierge,de l'eau fraîche coulait provenant d'une source et nous allions boire soit avec un gobelet où même remplir des bouteilles à l'aide d'un récipient. Quelques bancs étaient installés à l'intérieur de cette grotte pas très grande. Les pierres du mur étaient tapissées d'ex-voto, de couronnes et voiles de mariées,de prothèses de jambes,cannes etc....  Le dimanche et jours de fête un étal était installé avec à la vente des objets souvenirs (Alice)

***

Ce soir je suis un peu nostalgique, et je repense à ma jeunesse sur la corniche, que de bons moments j'ai pu y passer,entre la mer et la montagne et d'un coup une image me revient: qui se souviens du marchand ambulant qui vendait une sorte de bonbon qu'il transportait moulé sur une épaisseur d'environ 20cm autour d'un manche à balai. Pour un ou deux centimes il en découpait un morceau avec un vieux canif, c'était à la tète du client, mais hum comme c'était bon. (Raymond)
Ce Monsieur criait "allaouite" allaouite", c'était blanc, dur et ressemblait à de la pâte à mâcher !!!!!!! Était-ce le nom du bonbon ou le sien ?????? (Maryse)

 

Ce que vendait ce marchand  je pense que c'était des BARQUILLOS (Michel)

 

Moi je me souviens d un bonhomme qui passait dans les rues avec un instrument dans ses mains qu il manipulait en faisant le son de TRAC A TRAC. Il mettait entre 2 gaufrettes une pâte ou de la glace (Violette)

 

Les personnes qui vendaient les frites (Florencio Conessa) et cette dame avaient en fait une sorte de ginguette sur la plage de la Joconde et le samedi soir,dimanche après midi et soir,il y avait un bal , en été bien sûr. C'était très rudimentaire comme installation mais cela faisait le bonheur des jeunes. (Alice)

 

la guinguette qui se trouvait à La Joconde s'appelait "Au petit chalet", le samedi et le dimanche et quelquefois en semaine, il y avait un bal et c'est un accordéoniste qui l'animait.
Les jeunes gens dansaient et certains étaient assis sur des chaises tout autour de la guinguette.  (Maryse)

 

La maison du légionnaire

Heureusement pour moi la boîte à souvenirs fonctionne encore un peu et je me souviens du légionnaire qui vivait tout seul dans cette grande maison, il était gentil avec nous, car sur le coté droit de la maison il y avait un bassin de rétention alimenté par une source d'eau potable,et ce brave homme qui avait un fort accent Allemand nous permettait de nous y baigner, alors à partir de ce jour  nous avons eu le choix ,c'était le pied, un jour à la mer sur le remblai après le port de pèche et tantôt c'était le bassin où nous passions de formidables moments.
Bien entendu il fallait de temps en temps chasser une grenouille ou un crapaud  mais l'eau était si fraîche " comme disait Brassins" et il faisait si chaud.
Qui se souvient encore ? des surprises parties qu'il nous permettait d'organiser, certain dimanche tous les jeunes du boulodrome se réunissaient dans la grande salle à manger du rez-de-chaussée de cette belle villa.
Le légionnaire très discret disparaissait pour nous permettre de nous amuser , sans nous sentir surveillé par un adulte ( bien entendu les chambres à l'étage étaient interdites) de toute façons les filles chez nous étaient sérieuses donc!!!!
Alors jusqu'au soir, slow de Bechet, rock en roll d'Elvis, tcha tcha tcha des matchucambos et twist des chaussettes avec Eddy , que de merveilleux moments nous avons passé là. C'était très simple, mais encore très fort dans ma mémoire, nous avions entre 16 et 18 ans " où êtes vous"?
Je crois que ce brave légionnaire à était tué, au cour des dernier mois avant l'indépendance,( paix à son âme) où qu'il soit je ne l'oubli pas. (Raymond)

***

 

Pour celle en couleur elle a dû être prise à hauteur de ce qui était plus tard l'entrée de la base. Ce qui est baptisé" plage" était en fait une étendue de galets ou pierres qui allait de la palissade que l'on voit à droite jusqu'au bord de mer. Des petits bateaux de pêche étaient" mouillés" à l'ancre tels que nous les voyons sur cette carte. Entre autres celui de Costa Michel,oncle de la maman de Jojo et Norbert Martinez qui demeurait juste en face à l' impasse Fieschi.

 

 
Le terrain plat que l'on voit n'est pas du sable mais la route en terre , tracée un peu plus tard pour le passage des camions de la Schneider qui après avoir déversé leur chargement de pierres passaient par là pour sortir à hauteur de la rue du Sud  et la remonter pour chercher un nouveau chargement.
Un peu plus tard le mouillage des petits bateaux a été interdit à cet endroit pour les causes que nous connaissons.

 

 
A gauche de la porte de la Schneider (plus tard celle de la base) il y avait aussi une palissade (facile à franchir) avec derrière des pierres et petits rochers dans la mer et de grands enfants (comme Lucien)mais aussi de plus petits (comme moi)accompagnés d'un parent allaient se baigner à cet endroit car l'eau y était chaude puisque celle des turbines de l'usine sortait à cet endroit que nous appelions "le Rémolino"parce qu'un remous s'y faisait. Nous étions les précurseurs des adeptes des bains bouillonnants.!!!!.
Voilà chers amis ce que réveille la vue d'une carte .....(Alice)